Who Was George Daniels? — Fighting Quartz In Times Of Crisis

Figure méconnue du grand public, George Daniels a pourtant bouleversé l’histoire de l’horlogerie mécanique moderne. Un artisan unique, qui a choisi d’avancer seul contre l’industrialisation galopante du secteur.

À travers ses inventions et philosophies, il a su préserver le savoir-faire traditionnel, tout en repoussant les limites techniques des garde-temps mécaniques, au moment où le quartz menaçait de tout faire basculer.

Ce parcours solitaire, mêlant ingéniosité et artisanat, mérite d'être exploré en profondeur.

Comment un horloger autodidacte a transformé l’industrie suisse du XXIe siècle

Né en 1926 à Londres dans une famille modeste, George Daniels découvre très tôt une fascination pour les montres. Autodidacte, il apprend l’horlogerie seul, pour finalement devenir l’un des rares horlogers capables de construire une montre entièrement à la main, sans assistance industrielle.

Au cœur de sa philosophie, un rejet clair de la standardisation et du quartz, qu’il considérait comme une menace pour l’art horloger traditionnel. Dans les années 1970, en pleine "crise du quartz", Daniels développe son invention la plus célèbre : l’échappement coaxial. Ce dispositif réduit considérablement les frottements au sein du mouvement mécanique, prolongeant la durée de vie et la précision d’une montre sans entretien intensif.

Son plus grand fait d’armes reste d’avoir convaincu la manufacture Omega d’adopter son échappement, une première dans l’univers ultra-conservateur du luxe horloger. Encore aujourd’hui, l’échappement coaxial équipe des collections emblématiques d’Omega comme la Seamaster et la De Ville.

En un sens, Daniels a su faire ce que peu d’artisans solitaires ont réussi : imposer une innovation mécanique durable dans l’industrie helvétique du XXIe siècle.

Pourquoi George Daniels a-t-il résisté seul à l'invasion du quartz ?

Durant les années 1970, une révolution silencieuse secoue l’horlogerie suisse : l’arrivée massive des montres à quartz, moins coûteuses et plus précises, venues du Japon. Swatch et Casio bouleversent drastiquement les équilibres, mettant à mal des siècles de tradition.

Face à cette vague, George Daniels choisit de résister. À contrecourant du marché, il persiste à produire des pièces mécaniques d’exception, fabriquées à la main dans son atelier de l’île de Man. Il conçoit au total 23 montres entièrement conçues de ses propres mains, chacune étant une œuvre d’art technologique et esthétique.

Ses objectifs n’étaient ni le volume ni le profit, mais la perfection mécanique. Tandis que le monde courait vers l’électronique, Daniels ralentissait pour mieux innover. Pour lui, le quartz représentait une rupture entre l’homme et l’objet, tandis que la montre mécanique restait un lien tangible avec le temps réel.

Ce positionnement radical fit de George Daniels un symbole de l’horlogerie de résistance, souvent comparé à un artisan du Moyen Âge dans un monde numérique.

La Space Traveller : 4,6 millions de dollars pour une montre de poche

George Daniels devient légendaire grâce à plusieurs pièces uniques, mais deux d’entre elles ont particulièrement marqué les esprits : la Space Traveller I et la Space Traveller II. Inspirée par les calculs astronomiques liés au voyage spatial, cette montre combine temps solaire moyen et temps sidéral, un exploit de précision et de complexité rare.

La Space Traveller I a été vendue aux enchères en 2019 pour 4,6 millions de dollars (soit environ 4,2 millions d’euros), faisant d’elle l’une des montres de poche les plus chères de l’histoire. Ce prix astronomique illustre à quel point le travail de Daniels est reconnu aujourd’hui comme un jalon majeur de la haute horlogerie mondiale.

Quelques caractéristiques de la Space Traveller II :

  • Indicateur solaire et sidéral séparé
  • Échappement double roues à l’unisson
  • Réserve de marche optimisée pour stabilité constante

Ces montres ne sont pas seulement rares, elles incarnent une époque artisanale disparue. Chacune célèbre une idée : l’excellence sans compromis.

Quel héritage pour George Daniels en 2025 ?

L'héritage de George Daniels subsiste bien au-delà de ses créations. Il a notamment inspiré une nouvelle génération d’horlogers, parmi lesquels Roger W. Smith, son seul véritable élève. Ce dernier perpétue aujourd’hui le savoir-faire de Daniels, toujours à l’atelier de l’île de Man.

La Daniels Method, une approche artisanale fondée sur la construction complète d’un garde-temps par un seul horloger, est aujourd’hui considérée comme l’un des standards les plus élevés de l’horlogerie d’exception.

Aujourd’hui encore, l’industrie reconnaît :

  • La supériorité mécanique de l’échappement coaxial
  • La pertinence de sa démarche artisanale
  • Son rôle historique dans la préservation horlogère

Il est d’ailleurs significatif que Daniels soit l’auteur d’un livre de référence sur un autre géant du passé : Abraham-Louis Breguet. Ce lien entre deux siècles témoigne d’une même volonté : repousser les limites mécaniques tout en respectant l’art traditionnel.

Et si George Daniels n'a jamais fondé de marque maison visible ou produit des milliers de montres, son influence dépasse aujourd’hui celle de nombreuses manufactures historiques.

Son génie discret continue d’inspirer ingénieurs, collectionneurs et passionnés à travers le monde.

Le Chrono Addict

Ma passion pour l'horlogerie a débuté à 14 ans avec une Seiko 5 offerte en cadeau.

Attiré d'abord par l'excellence technique des montres japonaises, je me suis naturellement tourné vers les icônes suisses comme la Rolex Submariner et l'Omega Speedmaster.

Aujourd'hui, je partage cette passion à travers mes articles. Mon coup de cœur ? La Tank de Cartier et son design d'inspiration militaire – une pièce que j'espère un jour ajouter à ma collection.


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