Elle est fine, précieuse, presque méconnue. La « Bamboo » d’Audemars Piguet, lancée dans les années 80, incarne une élégance discrète et un design radical, loin de l’ostentation.
Et aujourd’hui, elle revient sur le devant de la scène vintage, convoitée par les amateurs de pièces rares et distinctives.
Un design sculptural directement inspiré de la nature
Le bracelet “bambou” : une signature unique
Ce qui saute aux yeux, c’est le bracelet. Contrairement aux maillons classiques, celui de la Bamboo est composé de cylindres légèrement bombés, étagés comme les segments d’une tige de bambou. Une idée audacieuse qui tranche avec tout ce que proposait l’horlogerie à l’époque.
Ce bracelet intégré n’est pas qu’esthétique : il épouse le poignet avec souplesse et légèreté. Il est toujours en or massif – souvent 18 carats –, parfois blanc, parfois jaune, selon les versions. L’ensemble donne une montre-bijou aussi élégante qu’originale.
Un boîtier octogonal tout en finesse
Le boîtier de la Bamboo, discret mais singulier, adopte une forme octogonale légèrement adoucie. Il mesure entre 27 et 32 mm selon les modèles, mais sa finesse extrême (moins de 6 mm pour certains) donne une impression d’objet précieux, presque joaillier.
Certains modèles sont sertis de diamants, d’autres conservent une sobriété absolue. Mais tous jouent la carte du luxe minimaliste, avec un cadran épuré, des index appliqués et un logo Audemars Piguet discrètement placé à midi.
🧠 À retenir - La Bamboo assume une esthétique forte : bracelet segmenté, finesse extrême, et élégance naturelle.
Une montre née à contre-courant dans les années 80
En pleine crise du quartz, un retour à l’élégance
Nous sommes en 1986. Les montres à quartz bon marché envahissent le marché. Les géants suisses, dont Audemars Piguet, cherchent à défendre la montre mécanique autrement : en misant sur l’artisanat, la beauté, et la rareté.
La Bamboo s’inscrit dans cette stratégie : montrer que l’horlogerie n’est pas qu’une affaire de performance, mais aussi d’émotion et de design.
Elle n’a pas vocation à être produite en masse, ni à séduire tout le monde. Elle s’adresse à un public averti, à la recherche d’un objet rare et raffiné.
Une montre mixte, avant l’heure
À sa sortie, la Bamboo est proposée dans des versions masculines et féminines, mais son style unisexe la rend parfaitement portable par tous les poignets. Son bracelet intégré, sa taille modérée, sa légèreté… tout contribue à une élégance universelle.
Aujourd’hui encore, c’est une montre que l’on peut porter avec un costume ou une robe de soirée. Elle traverse les modes, les genres, et les époques, comme seuls les grands classiques savent le faire.
🧠 À retenir - La Bamboo est née d’un pari audacieux : séduire par la beauté, pas par la technologie. Résultat ? Une icône confidentielle.
Variantes, prix et rareté sur le marché actuel
Quartz ou automatique : deux philosophies
La Bamboo existe en version quartz extra-plate (notamment pour les modèles féminins), mais aussi en version automatique, plus rare, avec calibre maison et parfois date à 3h. Les références les plus connues sont les BA.66116, BA.56205 ou BA.56208.
Certains modèles embarquent également des cadrans pavés de diamants, des phases de lune, voire des bracelets entièrement sertis : ce sont des pièces très limitées, souvent vendues à l’époque en boutique privée ou sur commande.
Une cote qui grimpe discrètement
En 2024, les modèles en bon état avec boîte et papiers oscillent entre 10 000 et 25 000 €, selon la version et le matériau. Les modèles en or blanc ou avec diamants peuvent dépasser les 30 000 € dans les ventes aux enchères.
Mais attention : ces montres restent rares. Très peu d’exemplaires circulent sur le marché. Et c’est justement cette rareté, combinée à un design désormais iconique, qui attire les collectionneurs à la recherche d’alternatives à la surcote des Royal Oak et Nautilus.
🧠 À retenir - Entre 10 000 et 30 000 € selon la version, la Bamboo séduit ceux qui veulent un vrai bijou d’horlogerie, sans céder à la hype.