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La maison horlogère indépendante Chronoswiss dévoile une création aussi audacieuse qu'élégante : l'Opus Purple Rain. Plus de trois décennies après le lancement de son premier chronographe squelette, la marque suisse réinvente son icône dans une version vibrante, moderne et technique.

Ce garde-temps célèbre 30 ans d'innovations horlogères, marquant l’histoire de la montre mécanique avec un souffle artistique rare. Focus sur une pièce qui mêle héritage et provocation chromatique.

Une icône horlogère née contre le courant du quartz

Au début des années 1980, l’industrie horlogère vit une véritable tempête. Le quartz est en train d'écraser la montre mécanique traditionnelle. C’est dans ce contexte que Gerd-Rüdiger Lang, maître horloger allemand, fonde Chronoswiss en 1983 à Lucerne.

Lang refuse de céder aux sirènes électroniques. Il veut sauver l’horlogerie mécanique. Il parie sur la transparence, l’artisanat, les complications visibles... et surtout une innovation d’avant-garde : les montres squelettes.

En 1995, il fait un geste fort : la sortie de l’Opus, l’un des premiers chronographes mécaniques squelettés produits en série. À l’époque, c’est une petite révolution. Montrer l’intérieur d’une montre n'était ni courant ni jugé élégant. Chronoswiss en a fait un art à part entière.

Cette signature esthétique deviendra emblématique pour la marque. Une manière de raconter le temps autrement : à travers sa mécanique nue, sans faux-semblant.

Le retour d’un monument horloger dans une version ultra-contemporaine

Trente ans plus tard, Chronoswiss rend hommage à cette icône avec l’édition spéciale Opus Purple Rain. Comme un clin d’œil rock et poétique, le garde-temps ose le violet intense, un ton rarement utilisé dans la haute horlogerie.

Son boîtier de 41 mm en titane ultraléger est recouvert d’un traitement PVD ultraviolet, à la fois futuriste et électrisant. Une teinte qui évoque autant la couleur "panthère" chère à Prince que certaines nuits boréales du nord du Québec.

Ce choix chromatique interpelle mais reste cohérent : il offre un contraste saisissant avec le mouvement entièrement ajouré placé en transparence derrière un verre saphir.

Dans un secteur parfois trop classique, Chronoswiss joue ici la carte de l’émotion visuelle et de la rupture artistique. Le résultat ? Une pièce impossible à ignorer, autant bijou contemporain qu’œuvre mécanique.

Une mécanique squelettée d’une rare complexité

Derrière son allure provocante se cache une véritable prouesse technique. L’Opus Purple Rain embarque un calibre automatique C.741S, basé sur l’architecture d’un ETA Valjoux 7750… mais métamorphosé par le squelettage intégral.

Plus de 300 composants sont usinés, polis à la main, évidés puis assemblés à la perfection pour révéler la danse des rouages. Chaque levier, chaque roue à colonnes est visible à l’œil nu.

Les aiguilles bleuies thermiquement rappellent à la fois les codes de la haute horlogerie traditionnelle et l'esprit ludique de cette pièce.

Avec ses sous-compteurs ajourés, son rotor ajouré décoré Côtes de Genève et son compteur 30 minutes à 12h, la lecture reste lisible malgré la transparence. C’est une partition mécanique jouée sans filet, où chaque erreur se voit immédiatement. Un vrai tour de force.

Un garde-temps au style radical mais destiné aux initiés

La Purple Rain ne s’adresse pas à tout le monde : c’est une montre de connaisseurs, de collectionneurs, voire d’esthètes qui aiment bousculer les codes.

Son style rappelant l’esthétique néo-futuriste pourrait séduire un amateur de design belge, pendant qu’un entrepreneur parisien y verra peut-être une affirmation d’indépendance et d’audace.

Déclinée en édition limitée à seulement 50 pièces dans le monde, elle s’impose dans le paysage horloger comme un manifeste. À plus de 13 000 euros, elle n’est pas un caprice mais un choix engagé.

Le bracelet en cuir noir cousu à la main avec doublure violette, rajoute à cette touche exclusive, presque secrète, comme un clin d’œil personnel entre l’objet et son propriétaire.

L’Opus Purple Rain réussit ainsi un subtil paradoxe : être à la fois une célébration du passé de Chronoswiss et une projection vers un futur où art horloger rime avec audace chromatique.

📝 Cet article est inspiré de la publication originale : Introducing – The New Chronoswiss Opus Purple Rain, Celebrating 30 Years of The Skeleton Chronograph

ANTOINE L

Ma passion pour l'horlogerie a débuté à 14 ans avec une Seiko 5 offerte en cadeau.

Attiré d'abord par l'excellence technique des montres japonaises, je me suis naturellement tourné vers les icônes suisses comme la Rolex Submariner et l'Omega Speedmaster.

Aujourd'hui, je partage cette passion à travers mes articles. Mon coup de cœur ? La Tank de Cartier et son design d'inspiration militaire – une pièce que j'espère un jour ajouter à ma collection.


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