
Architecturale, technique et étonnamment abordable : la nouvelle C12 Loco de Christopher Ward secoue les codes du luxe horloger. Inspirée des designs high-end, elle révèle un mouvement sculptural et une qualité supérieure pour moins de 5 000 €.
Retour sur cette pièce innovante qui revisite le calibre Valjoux 7750 tout en l'intégrant dans un boîtier sport-acier élégamment construit.
Une architecture horlogère inédite à ce niveau de prix
Christopher Ward, marque britannique souvent qualifiée de micro-marque, franchit ici un cap significatif. La C12 Loco fait entrer l’architecture horlogère dans une nouvelle ère, précédemment réservée à des maisons comme MB&F ou Ulysse Nardin.
Avec un diamètre de 41 mm et une hauteur de 13,7 mm, son boîtier en acier rappelle la silhouette de la Girard-Perregaux Laureato. Le rendu reste néanmoins distinct, grâce à une construction à douze côtés et une lunette anguleuse.
Le cadran en verre saphir transparent dévoile une partie du mouvement, sublimé par de multiples finitions – brossage vertical, givre, polissage miroir. Un jeu de lumière qui évoque certaines créations contemporaines de haute horlogerie, mais sans le tarif associé.
Pas de logo sur le cadran : seul un discret symbole suisse-britannique sur la couronne affirme l’identité. Ce choix audacieux traduit une maturité nouvelle dans le design de la marque.
Un mouvement CW-003 aux performances remarquables
Le cœur de cette montre est un mouvement mécanique à remontage manuel, développé sur la base du calibre SH21, lui-même dérivé du célèbre Valjoux 7750. Rebaptisé CW-003, il offre une réserve de marche impressionnante de 144 heures.
Ce calibre se distingue par :
- Un balancier libre suspendu sous le cadran
- Deux barillets visibles à travers le fond saphir
- Une triple architecture de ponts construits en 3 dimensions
Fabriqué en Suisse, le mouvement est conçu entre Bienne et le Jura suisse. Il bénéficie de quelque cinq heures de finitions manuelles, avec des ponts usinés par Paoluzzo et décorés par l’Atelier de Polissage Jurassien (APJ).
Cela permet à Christopher Ward d’offrir un rendu visuel proche de la haute horlogerie, en réduisant les coûts via des procédés comme le polissage électrochimique.
Le tout est assemblé dans les ateliers de la marque à Biel, offrant une transparence rare dans ce segment tarifaire.
Un design sculptural pensé pour le quotidien
La Christopher Ward C12 Loco n'est pas qu’une vitrine technique. C’est aussi une montre pensée pour le porter quotidien.
Son épaisseur, légèrement supérieure à la moyenne pour une montre sport, est compensée par un profil visuel affiné : les courbes du verre saphir bombé et les arêtes biseautées du boîtier valorisent la lumière et donnent de la légèreté à l’ensemble.
La lunette facettée évoque un stade miniature ou une arène romaine lorsque l’on observe la montre de loin – un clin d’œil esthétique bienvenu.
Autre atout : l’ergonomie. Le caoutchouc du bracelet, très souple, s’adapte parfaitement au poignet. L'alternative en acier apporte plus de présence et de poids, mais confère à la montre une allure plus conventionnelle.
Côté finitions et sensations en main, chaque détail a été pensé. Les chanfreins, alternances de polissages, et transitions entre surfaces matte et brillante créent un relief saisissant.
Un style affirmé et une qualité difficile à égaler
Disponible en orange, noir, blanc ou bleu, la C12 Loco se veut polyvalente, même si certains rêveront de déclinaisons plus audacieuses à terme.
Elle affiche une étanchéité de 30 m – suffisante pour une utilisation quotidienne, même si les utilisateurs les plus aventureux devront se rappeler que la couronne est bien vissée, mais que le verre saphir bombé limite la résistance à la pression.
Cette montre constitue un bel exemple de compromis intelligent entre esthétique haut de gamme et contraintes de coût. Les composants extérieurs proviennent de fournisseurs asiatiques triés sur le volet, mais le mouvement et l’assemblage demeurent 100 % suisses.
Ce modèle suit une logique similaire à celle d'Anoma ou Studio Underd0g, mais pousse l’ambition mécanique bien plus loin.
Sur un plan purement fonctionnel, l’absence de trotteuse empêche une mesure précise à l’œil nu, mais les performances annoncées (-0 à +7 sec/jour) sont prometteuses. Le balancier visible permet même de ressentir l'évolution de la réserve d'énergie au fil des jours.
La montre combine ainsi :
- Un design au style architectural marquant
- Une performance technique digne de pièces bien plus chères
- Un confort exceptionnel en usage quotidien
Pour un prix de 4 595 € sur bracelet caoutchouc (ou 4 825 € sur bracelet acier), la collection Christopher Ward C12 Loco redéfinit les attentes dans la gamme sous les 5 000 euros.
Elle s’impose comme une alternative crédible pour tout passionné exigeant recherchant innovation, transparence et émotion horlogère, sans sacrifier la rigueur mécanique ni exploser son budget.