Parmi les modèles les plus convoités de Rolex, la GMT-Master surnommée "Blueberry" fascine autant qu’elle intrigue.
Sa rareté, son design et son histoire en font un Graal absolu pour les collectionneurs.
Chez Marc Tissier, on s’est un peu renseigné pour démêler le vrai du mythe autour de cette montre mystérieuse.
Voici ce que nous avons découvert.
Un cadran bleu jamais commercialisé officiellement : l’origine floue de la Rolex Blueberry
La Rolex Blueberry n’a jamais été listée dans un catalogue officiel de la marque.
Et c’est précisément cette absence de documentation qui accentue son mystère.
Elle est en réalité une variante de la célèbre Rolex GMT-Master ref. 1675, produite entre la fin des années 1960 et le début des années 1980.
Contrairement aux modèles Pepsi ou Coke, la Blueberry se distingue par une lunette entièrement bleue.
Or, ce coloris n’a jamais été proposé au grand public ni mentionné dans les brochures commerciales de l’époque.
Plusieurs experts s’accordent à dire que ces lunettes bleues auraient été produites en très faibles quantités, à destination de distributeurs spécifiques, principalement au Moyen-Orient.
Mais l’incertitude demeure : Rolex n’a jamais confirmé l’existence officielle de cette variante.
Ce flou historique alimente à la fois la fascination... et la prudence.
Car l’absence de documentation ouvre aussi la porte aux fausses pièces ou aux montages douteux.
Un collectionneur averti doit donc savoir reconnaître les signes d’authenticité, notamment en ce qui concerne la lunette.
Chez Marc Tissier, on a un peu enquêté : plusieurs experts horlogers confirment qu’il s’agit bien d’un composant Rolex original, anodisé de manière spécifique, mais réservé à un cercle très restreint de revendeurs.
Une chose est sûre : cette lunette bleue reste l’un des détails les plus rares jamais produits par la maison genevoise.
Une lunette bleue anodisée unique : pourquoi la Blueberry diffère des autres GMT-Master
Ce qui fait la singularité de la Rolex Blueberry, c’est sa lunette bleue entièrement anodisée en aluminium.
Une rareté absolue dans l’univers des GMT-Master.
Contrairement aux autres variantes plus connues :
- La "Pepsi" affiche une lunette rouge et bleue
- La "Coke" combine le noir et le rouge
- La "Batman" opte pour un duo noir et bleu (mais en céramique)
La Blueberry, elle, adopte un bleu profond, uniforme, qui la rend immédiatement identifiable.
Ce bleu n’est pas un simple coloris : il est le fruit d’un procédé d’anodisation spécifique appliqué sur l’aluminium.
Cela permet une teinte durable, mais aussi très difficile à reproduire.
L’aluminium anodisé était à l’époque largement utilisé par Rolex pour ses lunettes, avant l’ère du Cerachrom.
Mais la teinte bleue intégrale est exclusive à la Blueberry. C’est ce qui fait grimper sa valeur.
D’autant plus que cette lunette est souvent sujette à des remplacements ou à des reconstructions approximatives.
Beaucoup de vendeurs peu scrupuleux utilisent des inserts aftermarket pour imiter le style, ce qui fausse totalement l’intérêt du modèle.
Voici ce qui distingue la lunette Blueberry authentique :
- Aluminium anodisé d’époque, avec une texture légèrement mate
- Police des chiffres spécifique, différente des Pepsi classiques
- Couleur bleu foncé uniforme, pouvant légèrement varier avec le temps
Une inspection attentive est donc impérative, surtout à ce niveau de prix.
Ce qu’il faut retenir – La lunette bleue anodisée, jamais commercialisée grand public, est le cœur de l’identité de la Blueberry et sa principale source de rareté.
Moins de 1 000 exemplaires estimés : la rareté extrême de la Rolex Blueberry
Aucune donnée officielle de production n’existe concernant la Rolex Blueberry.
C’est une autre singularité de ce modèle.
Les experts estiment qu’il existerait aujourd’hui moins de 1 000 exemplaires authentiques dans le monde.
Ce chiffre repose sur des observations croisées entre ventes aux enchères, bases de collectionneurs et archives de distributeurs.
La rareté provient de plusieurs facteurs :
D’abord, la lunette bleue n’a été produite qu’en quantités infimes.
Ensuite, peu de montres GMT-Master 1675 ont été vendues avec cette configuration d’origine.
Enfin, nombre d’exemplaires ont disparu, ont été modifiés ou ne sont plus dans leur état d’origine.
Cela rend l’identification d’une véritable Rolex Blueberry extrêmement délicate.
Un autre point crucial : certaines montres ont reçu une lunette bleue bien après leur fabrication, parfois même dans les années 1990, lors de révisions.
Ces modèles ne sont pas considérés comme des Blueberry "légitimes" par les collectionneurs.
La cote d’une vraie Blueberry repose donc sur une équation rare :
configuration d’origine + insert authentique + état irréprochable.
Et quand ces trois éléments sont réunis, alors la valeur peut exploser.
Une montre réservée à des unités militaires ? Le mythe persistant autour de la Blueberry
L’un des aspects les plus fascinants de la Rolex Blueberry, c’est la rumeur selon laquelle elle aurait été produite pour des unités militaires, notamment françaises.
Selon plusieurs collectionneurs, la Blueberry aurait été livrée à des membres de l’armée de l’air française dans les années 1970.
Ce qui expliquerait sa lunette bleue, rappelant les couleurs des uniformes et insignes.
Mais cette hypothèse n’a jamais été confirmée.
Aucun document officiel, ni contrat de livraison, ni numéro de série spécifique ne vient appuyer cette théorie.
Malgré ce flou, le mythe persiste. Et il influence la cote.
Les raisons pour lesquelles cette légende séduit autant :
- La rareté de la lunette bleue évoque une commande spéciale
- Le calibre 1575 GMT utilisé est fiable et adapté aux usages militaires
- Certains exemplaires retrouvés en France renforcent cette idée
Cependant, la prudence reste de mise.
Une provenance dite "militaire" sans preuve tangible ne suffit pas à justifier une hausse de prix.
Chez Marc Tissier, on s’est un peu renseigné : plusieurs experts français confirment avoir vu passer des modèles Blueberry dans des ventes privées d’anciens militaires, mais sans documents d’accompagnement.
La légende rend ce modèle encore plus désirable, mais elle ne doit pas occulter les critères d’authenticité, bien plus concrets.
Ce qu’il faut retenir – L’hypothèse d’une utilisation militaire ajoute au mythe de la Blueberry, mais reste à ce jour non vérifiée et doit être abordée avec prudence.
Une cote qui explose : pourquoi la Rolex Blueberry dépasse les 100 000 € aux enchères
La valeur actuelle de la Rolex Blueberry dépasse largement celle de nombreuses autres GMT-Master vintage.
En 2025, certains exemplaires en excellent état, avec provenance vérifiée, se sont vendus à plus de 130 000 € aux enchères.
Ce prix s’explique par plusieurs facteurs :
D’abord, la rareté extrême du modèle. Moins il y a d’exemplaires disponibles, plus la demande grimpe.
Ensuite, l’attrait croissant pour les modèles vintage Rolex, en particulier ceux entourés de mystère ou dont l’origine reste floue.
La Blueberry coche toutes ces cases.
Enfin, l’état et la provenance jouent un rôle crucial.
Un insert authentique, une boîte et des papiers d’origine peuvent doubler la cote.
Voici des ventes qui ont marqué les esprits :
- Sotheby’s Genève (2023) : Rolex Blueberry 1675 vendue 118 000 €
- Phillips Hong Kong (2024) : exemplaire avec provenance militaire présumée, adjugé 132 500 €
- Antiquorum Monaco (2025) : modèle complet avec boîte et papiers, 127 000 €
Ce niveau de prix dépasse largement celui des Pepsi ou Coke de la même époque, pourtant déjà recherchés.
Pour les investisseurs, la Blueberry devient un actif horloger à part entière.
Et pour les passionnés, elle incarne le rêve absolu : celui d’une montre rare, belle, et presque mythique.
Pour en savoir plus sur l’évolution des ventes aux enchères, vous pouvez consulter les archives directement sur le site de Phillips.
L’univers de la collection de montres se nourrit de récits, de rareté, et de passion.
La Rolex Blueberry en est probablement l’un des exemples les plus emblématiques.
