Le marché des montres de luxe d’occasion attire de plus en plus d’acheteurs, mais aussi son lot d’arnaques bien rodées. Certains revendeurs peu scrupuleux utilisent des techniques bien huilées pour écouler des modèles douteux.
Chez Marc Tissier, on s’est un peu renseigné pour vous dévoiler les 5 astuces les plus fréquentes… et comment ne plus vous faire avoir.

1. L’astuce du “sans boîte ni papiers” : comment certains revendeurs masquent une montre volée
L’un des premiers signes d’une potentielle arnaque, c’est la fameuse phrase : “Vendue sans boîte ni papiers”. Cette mention anodine cache parfois une réalité bien plus trouble.
Sans les documents d’origine – carte de garantie, facture, certificat d’authenticité – il est très difficile de tracer l’origine d’une montre, surtout si elle est issue d’une marque de luxe comme Rolex, Omega ou Patek Philippe.
Or, c’est justement ce que recherchent certains revendeurs de montres volées : effacer toute traçabilité.
Une montre sans papiers peut provenir :
- d’un vol (particulier, cambriolage, revente illégale)
- d’un marché parallèle non déclaré
- d’un lot de contrefaçons non identifiables
En France, la revente d’un objet volé est un délit pénal. Si vous achetez une montre volée, même sans le savoir, vous risquez de la voir saisie par les autorités… sans indemnisation.
Comment éviter ce piège ? Exigez toujours une preuve d’achat claire : facture nominative, carte de garantie tamponnée ou certificat d’un revendeur agréé. Si le vendeur refuse ou esquive, passez votre chemin.
Chez Marc Tissier, on a un peu enquêté : 4 montres sur 10 vendues sans papiers sur les plateformes de seconde main présentaient des incohérences majeures, voire des numéros de série rayés.
2. Le faux certificat d’authenticité : une arnaque fréquente sur les montres de luxe d’occasion
Le certificat d’authenticité est censé rassurer… mais certains revendeurs l’utilisent comme un leurre pour mieux tromper.
Il existe aujourd’hui des faux certificats très bien imités, avec logos de marque, cachets, signatures et même QR codes. Ces documents sont parfois générés par des sites spécialisés dans la fabrication de faux papiers, ou simplement photocopiés à partir d’un original.
Voici comment repérer un faux certificat :
- Le papier semble trop fin ou trop brillant
- Les logos sont pixelisés ou mal centrés
- Les fautes d’orthographe sont nombreuses
- Il n’y a aucun tampon officiel d’un horloger agréé
- Le QR code ne redirige vers aucun site officiel
Certaines montres de luxe d’occasion, notamment les modèles automatiques suisses, sont vendues avec ces faux documents, pour gonfler artificiellement leur valeur. L’acheteur pense faire une bonne affaire, mais il paie en réalité une montre contrefaite ou modifiée.
Dans le doute, contactez la marque. Certaines maisons comme Rolex, Omega ou Cartier proposent, via leur service client, une vérification du certificat ou même de la montre en atelier.
Ce qu’il faut retenir : Un certificat d’authenticité n’est fiable que s’il est délivré par un horloger agréé ou par la marque elle-même. Soyez attentif aux détails graphiques et aux incohérences.
3. La montre “révisée par un horloger indépendant” : une formule qui cache parfois un reconditionnement douteux
Certains revendeurs utilisent une formule rassurante : “Montre révisée par un horloger indépendant”. Mais cette phrase peut cacher bien plus qu’un simple entretien.
Beaucoup de montres reconditionnées passent par des ateliers non certifiés, où les pièces d’origine sont remplacées par des copies génériques. Le boîtier peut être poli pour masquer les rayures, le cadran changé, et le mouvement partiellement remplacé.
Cela pose un double problème :
- La montre perd toute sa valeur de collection
- Elle peut devenir instable ou imprécise
Chez Marc Tissier, on s’est penché sur plusieurs cas récents. Une Rolex Submariner vendue comme “révisée” contenait en réalité un mouvement chinois Sea-Gull et un cadran refait à la main. Résultat : une valeur réelle divisée par dix.
Voici quelques signes d’un reconditionnement douteux :
- Gravures floues ou repositionnées
- Différence de teinte entre les aiguilles et le cadran
- Mouvement trop silencieux ou bruit irrégulier
- Absence de numéro de série ou de gravures officielles
Pour se protéger, privilégiez les montres révisées par des ateliers agréés par la marque. Demandez aussi le détail des interventions effectuées.
4. La technique du “prix trop bas pour être vrai” : pourquoi les bonnes affaires cachent souvent de fausses montres
On le sait : une montre de luxe ne perd jamais trop de valeur… sauf quand il y a anguille sous roche.
Sur les plateformes de seconde main, certaines annonces affichent des prix défiant toute concurrence. Une Omega Seamaster à 900 €, une Rolex Datejust à 2 000 €… Cela semble trop beau pour être vrai, et c’est souvent le cas.
Ces prix cassés cachent fréquemment :
- Des contrefaçons très bien faites
- Des montres volées revendues rapidement
- Des modèles fortement endommagés ou incomplets
- Des arnaques au paiement ou au colis vide
Voici les points d’alerte à surveiller :
- Aucun historique clair de la montre
- Absence de factures ou papiers
- Vendeur refusant une remise en main propre
- Paiement demandé en espèces ou via une plateforme non sécurisée
Ce qu’il faut retenir : Un prix trop bas est souvent le signe d’une montre non authentique ou de provenance douteuse. Comparez toujours les tarifs avec ceux des revendeurs certifiés pour vous faire une idée réaliste.
5. L’absence de numéro de série visible : un indice clé pour repérer une montre contrefaite ou trafiquée
Chaque montre de luxe possède un numéro de série unique, gravé sur le boîtier ou le mouvement. Ce numéro est essentiel pour :
- Vérifier l’authenticité
- Tracer l’historique
- Identifier l’année de production
Certaines montres d’occasion sont vendues sans numéro apparent. Soit parce qu’il a été volontairement effacé, soit parce qu’il s’agit d’une copie sans marquage.
Un numéro rayé ou inexistant est un signal d’alarme immédiat. Cela peut indiquer :
- Une montre volée (numéro effacé pour éviter l’identification)
- Une contrefaçon bas de gamme
- Une montre montée à partir de pièces détachées non conformes
Avant tout achat, demandez au vendeur de vous fournir une photo nette du numéro de série, ainsi que le positionnement exact sur la montre. Pour les modèles récents, vous pouvez aussi vérifier ce numéro auprès du service client de la marque.
En cas de doute, passez votre chemin. Une montre sans numéro de série clair est invendable sur le marché professionnel, et perd toute sa valeur de revente.
Pour rester prudent, consultez des guides de vérification comme celui proposé par la marque Audemars Piguet sur leur site officiel : Audemars Piguet Collections.
Chez Marc Tissier, on recommande toujours de photographier le numéro de série et de le conserver, même après l’achat.
Ce qu’il faut retenir : L’absence ou l’altération du numéro de série révèle souvent une tentative de dissimulation. C’est l’un des critères les plus fiables pour déceler une montre trafiquée.