
Dans le monde fascinant de l’horlogerie, certaines montres ont marqué leur époque avant de sombrer dans l’oubli. Pourtant, leur design, leur histoire ou leur technologie mériteraient un retour en lumière. Exit les classiques trop vus, place aux trésors cachés des grandes maisons.
Si certaines pièces mythiques comme la Rolex Submariner ou l’Omega Speedmaster trônent toujours en haut des étagères, d’autres modèles tout aussi audacieux ont mystérieusement disparu. Voici une sélection de quatre montres emblématiques que même les amateurs ont parfois oubliées.
Bulgari Diagono Scuba : l'élégance italienne plonge à 2000 mètres
Avant de faire parler d’elle avec l’ultra-slim Octo Finissimo, Bulgari s'était déjà aventurée dans l’univers des montres de sport. Parmi ses expérimentations les plus singulières : la Diagono Scuba. Si son nom évoque immédiatement le monde sous-marin, son design marie avec audace robustesse et style italien assumé.
Dotée d'une lunette crantée façon engrenage, d’un imposant protège-couronne et d’un bracelet en caoutchouc plat hérité du modèle Aluminium, la Diagono Scuba impose un style fort. Mais elle ne mise pas tout sur l’apparence. Sous le capot, une certification chronomètre COSC et surtout, dans sa version « Professional », une étanchéité impressionnante de 2000 mètres.
Ce modèle, relancé brièvement en 2015, reste introuvable en boutique. Pourtant, il incarne l’Italie horlogère dans ce qu’elle a de plus nerveux et fonctionnel. Et un exemplaire bien conservé se trouve encore autour de 2000 euros… une belle porte d’entrée dans le monde des montres de plongée de caractère.
Heuer Monza : hommage mécanique aux heures de gloire de Ferrari
1976. Ferrari rafle tout en Formule 1, aussi bien les titres pilotes que constructeurs. Pour célébrer l’exploit, son chronométreur officiel de l’époque, Heuer (avant de devenir TAG Heuer), lance la Monza. Une montre au look racé, inspirée par la courbe d’un bolide lancé à pleine vitesse.
Très proche dans sa silhouette des premières Carrera automatiques, la Monza s’en distingue par son boîtier noirci – une première pour Heuer – et ses touches rouge vif sur fond sombre. L’ensemble évoque le tableau de bord d’une voiture de sport. Ce modèle inaugure un style devenu culte dans les montres dites « racing ».
On retiendra aussi quelques déclinaisons quasi introuvables : la Modena (où le nom Monza disparaît au profit d’une autre ville italienne) ou la Racing Mate japonaise, dédiée à un sponsor local. Côté mouvement, la Monza se contente d’un calibre « économique » (le Calibre 1), mais cela en fait aujourd’hui une montre accessible (entre 3000 et 5000 €) pour qui veut une Heuer historique au pedigree sportif.
Les rééditions de 2016 et 2023 ne suffisent pas à redonner à ce modèle toute sa place… alors qu’en plein revival du vintage automobile, elle aurait tout pour séduire une nouvelle génération.
Longines Comet : l’ovni créatif venu des années 70
Longines est un pilier historique de l’horlogerie suisse. Mais certains pans de son histoire restent méconnus du grand public. La Comet en fait partie : une montre audacieuse au look résolument seventies, absolument inimitable.
Imaginez une forme coussin très géométrique – à mi-chemin entre une boîte TV rétro et une montre de micro-marque tendance –, des couleurs flashy (rouge, jaune, bleu), et surtout… aucune aiguille au sens classique. L’heure est indiquée par un disque central avec une flèche imprimée, les minutes par un point lumineux en orbite autour d’une piste colorée. Une vraie montre à « lecture mystère », comme on n’en voit presque plus aujourd’hui.
Malgré son originalité et sa lisibilité intuitive, la Comet n’a jamais rencontré le succès commercial qu’elle méritait. Aujourd’hui, elle est un petit bijou pour les collectionneurs en quête d’objets insolites. Bonne nouvelle : on peut encore en trouver à moins de 1500 €, notamment sur le marché européen ou nord-américain.
Longines, qui a su faire renaître la Legend Diver ou la Dolce Vita, gagnerait à exhumer cette pépite au charme inclassable.
Omega Polaris : quartz, titane, et l’audace Genta tombée dans l’oubli
C’est l’un des secrets les mieux gardés de la maison Omega, et pourtant son créateur n’est autre que Gérald Genta, le maître du design horloger moderne. La Omega Polaris, sortie dans les années 80, incarne à merveille les contradictions de l’époque : high-tech, miniaturisation, et style à contre-courant.
Intégrée à la famille Seamaster faute de meilleure catégorie, la Polaris affiche une élégance discrète : 32 mm de diamètre, 7,3 mm d’épaisseur, boîtier en titane avec inserts en or, forme en amande futuriste… Elle semble tout droit sortie d’un salon de design industriel plutôt que d’une bijouterie classique.
Son cœur bat au rythme d’un calibre quartz – un choix stratégique en pleine guerre du quartz, mais qui a aussi contribué à son effacement progressif. Pourtant, ses déclinaisons (dont une version chronographe, une édition spéciale pour les Jeux Olympiques et même des modèles « full gold ») impressionnent par leur diversité et leur look tranché.
Collectionnable, unique, fonctionnelle : la Polaris est un parfait exemple de montre de collection sous-cotée. On en trouve encore certaines versions à partir de 1000 €. Et quel frisson de savoir que Genta se cache derrière ce modèle atypique, bien loin des feux du Royal Oak ou de la Nautilus.
📝 Cet article est inspiré de la publication originale : 5 of the Coolest Forgotten Watches from Major Watch Brands