La marque horlogère suisse Swatch se retrouve au cœur d'une affaire juridique qui illustre parfaitement l'impact culturel que peut avoir une collection de montres.
Le 25 novembre dernier, un tribunal malaisien a ordonné au gouvernement de restituer 172 montres de la collection Pride, confisquées en mai 2023.
Cette collection, estimée à 13 000 euros, se distingue par son design arc-en-ciel caractéristique.
Les montres arborent des bracelets aux couleurs vives et joyeuses, fidèles à l'ADN créatif de Swatch qui, depuis sa création en 1983, a toujours su proposer des garde-temps accessibles et expressifs.
D'un point de vue horloger, ces modèles reprennent les codes classiques de la marque : un boîtier en plastique biosourcé, un mouvement quartz Swiss Made fiable, et une étanchéité adaptée à un usage quotidien.
Le prix moyen de chaque pièce se situe autour de 75 euros, ce qui reste dans la gamme tarifaire habituelle des collections Swatch.
La particularité de cette collection réside dans son bracelet arc-en-ciel, que Swatch définit comme "un symbole d'humanité transcendant les genres et les races".
Cette approche créative s'inscrit dans une tendance plus large de l'industrie horlogère, où de nombreuses marques cherchent à véhiculer des messages à travers leurs créations.
L'affaire juridique qui en a découlé mérite notre attention.
Les autorités malaisiennes ont procédé à la saisie des montres en mai 2023, avant même qu'une loi interdisant leur vente ne soit promulguée en août de la même année.
Le tribunal a donc jugé cette saisie illégale, ordonnant leur restitution sous 14 jours.
Pour Swatch, l'impact de cette affaire dépasse largement le cadre commercial.
La marque a engagé une action en justice en juin 2023, soulignant que ces montres n'étaient "en aucun cas susceptibles de provoquer des troubles à l'ordre public ou à la moralité".
Cette position reflète la volonté de Swatch de défendre non seulement ses produits, mais aussi ses valeurs d'entreprise.
Du point de vue du design horloger, cette collection illustre parfaitement la capacité de Swatch à créer des montres qui dépassent leur simple fonction de mesure du temps.
Bien que les montres doivent être restituées, l'interdiction de vente reste en vigueur en Malaisie.
Cette situation soulève des questions intéressantes sur le rôle des montres comme vecteurs culturels et sur les défis auxquels les marques horlogères peuvent être confrontées sur certains marchés internationaux.
Pour les collectionneurs et amateurs d'horlogerie, cette affaire pourrait même avoir un effet inattendu : ces modèles pourraient acquérir un statut particulier sur le marché de la collection, leur histoire unique ajoutant une dimension supplémentaire à leur valeur.
[Article rédigé par la rédaction de Marc tissier montres, experts en horlogerie et actualités.